Zilan Cokyigit et Jules Thomas sont deux étudiants en journalisme qui ont choisi de travailler sur les clubs de jeux. Ils ont passé plusieurs mois à enquêter sur ces établissements de jeux et ont accepté d’échanger avec moi sur le sujet. Entretien.
Pouvez-vous présenter rapidement ?
Zilan : Je m’appelle Zilan Cokyigit, j’ai 23 ans et je suis étudiant en journalisme à l’Institut Français de Presse. Je suis passionné par l’Italie et le cinéma.
Jules : Jules Thomas, je suis dans la même école de journalisme et j’ai 20 ans. J’ai fait des études littéraires et d’histoire, et je m’intéresse aussi bien à l’économie qu’au sport.
Pourquoi avez-vous décidé de vous intéresser au sujet des clubs de jeux ? Aviez-vous certains aprioris avant de débuter ?
Jules : J’avais déjà travaillé sur les joueurs de poker en ligne par le passé, et je suis moi-même joueur. Nous avons tous les deux suivi la fermeture des cercles, et on a pensé que l’ouverture des clubs n’avait pas été beaucoup traitée par les médias : c’était donc un sujet original.
Zilan : Le milieu des jeux restait pour moi assez opaque au début de cette enquête. Je ne voyais pas bien les différences concrètes entre cercles et clubs de jeux.
Quel était le but de votre travail ?
Jules : Nous voulions suivre pendant plusieurs mois la naissance de ces lieux pas comme les autres, et voir si l’image du poker pouvait changer avec ce nouveau cadre légal. Ce qui nous intéressait c’était de faire une immersion, prendre le temps de bien faire connaissance avec les différents acteurs.
Est-ce que les différents interlocuteurs des clubs de jeux vous ont facilement ouvert leurs portes ?
Zilan : Au début ça n’a pas été facile, étant donné que nous sommes jeunes et extérieurs au milieu. Mais une fois les premiers contacts établis, nous avons très vite pu nous rendre dans plusieurs établissements, et discuter avec des responsables.
Quels sont les principaux enseignements de votre travail ? Quel est selon vous le principal défi à relever pour les clubs de jeux ?
Jules : Finalement, on s’est rendu compte que le jeu reste une affaire d’initiés, même si le cadre a complètement changé. On retrouve souvent les mêmes têtes, ce qui fait que c’est aussi un monde très convivial.
Zilan : Je pense que le problème pour les clubs, c’est leur rentabilité sur le long terme, d’autant plus après les mois de fermeture : les dirigeants disent avoir besoin d’une offre de jeu plus large pour survivre. D’ici la fin de l’expérimentation, il est probable que certains disparaissent.
En quoi la crise du Covid-19 a impacté votre travail ?
Jules : Dans un premier temps, la pandémie nous a empêchés de visiter d’autres clubs, et nous avons dû continuer les interviews à distance : nous ne nous sommes nous-mêmes pas vus ces trois derniers mois. L’autre problème, c’est que nous avons dû changer notre angle d’attaque : on était obligé de traiter de la crise économique et sanitaire, qui touche de plein fouet les clubs. Il y a aussi toutes les questions liées à l’avenir du jeu à Paris, à la date de réouverture des établissements.
A-t-il été facile de proposer vos sujets à des médias généralistes pour qu’ils soient publiés ?
Zilan : Honnêtement, non. Déjà car nous sommes étudiants et avons peu de contacts dans les rédactions. Ensuite, la crise n’a pas arrangé les choses : l’actualité tournait autour du Covid-19, et les différents médias ont arrêté de faire appel à des rédacteurs extérieurs à leurs équipes.
Merci pour cet échange, nous vous tiendrons informé du résultat de ce travail dans les semaines à venir.