Club de jeux : la Ville de Paris veut être consultée sur les implantations

Alors que l’installation de l’Imperial Club dans le XIIIe arrondissement suscite la grogne de certains riverains , les élus de Paris souhaitent être consultés avant tout projet de nouveau club de jeux.

« Je suis très en colère. Et cette colère est partagée par de nombreux riverains et l’ensemble des élus du XIIIe ». jeudi 15 novembre, en Conseil de Paris, le maire (PS) du XIIIe Jérôme Coumet a expliqué son opposition au projet de l’Imperial Club, qui doit ouvrir au sein de la galerie commerciale Masséna 13 dans les semaines à venir.

Depuis la loi sur la réforme du statut de Paris de 2017, l’installation de clubs de jeux  est autorisée à titre expérimental pour trois ans par l’Etat.

L’implantation du Paris Elysées Club s’est déroulé sans heurt, l’arrivée du club du groupe Raineau est plus compliquée. « A aucun moment, en tant que maire, je n’ai été consulté ni informé officiellement » souligne Jérôme Coumet. il dénonce la localisation : « un endroit où nous rencontrons déjà d’importantes difficultés : prostitution de rue, vente à la sauvette, buvette et offres de restauration sauvage et… jeux d’argent sur des tables de jeu sauvage ».

Au nom du groupe des radicaux de gauche et indépendants, le député (LREM) Buon Tan, élu dans le XIIIe, veut que la Mairie de Paris, en association avec le ministère de l’Intérieur et les maires d’arrondissement, dresse rapidement « une cartographie des lieux les plus propices à l’accueil de ces clubs » pour prévoir les futures ouvertures.

Quant au conseiller (LR) Philippe Goujon, il  rappele son opposition à ces clubs. « Par cinq vœux successifs depuis 2015, nous vous avons alerté sur les dangers de ces clubs de jeu que l’on peut qualifier de petits casinos » explique l’élu.

En réponse, l’adjoint (app. PS) à l’urbanisme Jean-Louis Missika a estimé que, s’il restait favorable à ces clubs régulés par l’Etat, la concertation était indispensable. « L’installation d’établissements aussi sensibles ne peut pas être prise par le ministère de l’Intérieur sans discussion préalable avec la Ville et sans consultation de la population concernée ». Un engagement qu’a pris, devant les élus, le représentant du préfet de police.

Ce dernier avait d’ailleurs donné un avis défavorable (purement consultatif) à l’arrivée de l’Imperial Club. « Il n’y a pas d’obligation en la matière. Néanmoins, le préfet de police a décidé, de façon informelle, de saisir désormais systématiquement la maire de Paris et le maire d’arrondissement de tout projet dont il aura connaissance afin de recueillir leur avis » a promis son représentant.