CRISE DES CLUBS DE JEUX PARISIENS : L’ALERTE DU SYNDICAT CFE-CGC INOVA

Alors que les sept clubs de jeux parisiens restent portes closes depuis le début de l’année, 1 500 salariés sont plongés dans l’incertitude du chômage partiel. À la tête du syndicat CFE-CGC INOVA, Pierre-Alain Durat décrypte les raisons de cette impasse législative et les risques qu’elle engendre.

Un secteur à l’arrêt, des salariés en souffrance

Depuis janvier, les clubs de jeux parisiens sont paralysés, faute de cadre légal pour renouveler leur autorisation d’exploitation. Conséquence directe d’une censure budgétaire à la fin de 2024, cette faille législative plonge tout un secteur dans l’impasse.

“Les 1 500 salariés des clubs sont au chômage partiel, sans aucune visibilité sur leur avenir”, alerte Pierre-Alain Durat. “Ces clubs, qui emploient chacun près de 200 personnes, ne sont pas seulement des lieux de loisir, mais aussi des entreprises créatrices d’emplois stables, qui participent activement aux finances de l’État et de la Ville de Paris.”

Un imbroglio législatif

La genèse du problème remonte à la transformation des cercles de jeux parisiens en clubs de jeux en 2018. Ce changement s’est accompagné d’une autorisation expérimentale, renouvelable tous les trois ans par un vote dans le cadre du Projet de loi de finances. Or, en 2024, l’absence de vote du budget combinée à une censure gouvernementale a entraîné un vide juridique. “La Direction des libertés publiques et des affaires juridiques n’a pu renouveler les autorisations. Résultat : un secteur entier est paralysé”, résume Pierre-Alain Durat.

Des risques multiples

Au-delà de l’impact immédiat sur les salariés, la situation comporte des dangers sociaux et économiques. “Il y a un risque évident de basculement vers des offres de jeux clandestines. Les joueurs, privés de leur passion, continuent à jouer de manière informelle, ce qui crée un trouble à l’ordre public”, avertit le syndicaliste.

Durant cette crise, la fédération CFE-CGC INOVA se mobilise pour soutenir les salariés, à travers des actions de communication et un accompagnement de proximité.

Une sortie de crise incertaine

Malgré un courrier adressé au Premier ministre François Bayrou début janvier, la réponse tarde à venir. “Le dossier a été transmis à la ministre du Travail, mais nous restons dans l’attente d’actions concrètes”, déplore Pierre-Alain Durat.

L’espoir repose désormais sur un vote du budget de l’État et l’absence de nouvelles censures. Mais le processus des navettes parlementaires laisse peu de place à l’optimisme : “Avec les délais incompressibles, il est quasi certain que l’activité ne reprendra pas avant le deuxième trimestre 2025.”

Face à ce marasme, les clubs de jeux parisiens et leurs salariés restent suspendus à des décisions politiques qui tardent à arriver, menaçant tout un pan de l’économie locale.