Le gouvernement a décidé de prolonger d’un an l’expérimentation des clubs de jeux à Paris, la repoussant ainsi jusqu’à fin 2025, selon le projet de loi de finances pour 2025 présenté ce jeudi. Initiée en 2018, cette expérimentation vise à compenser l’interdiction des casinos dans la capitale, en vigueur depuis 1920 dans un rayon de 100 kilomètres, à l’exception notable de l’établissement d’Enghien-les-Bains.
Une prolongation due à des circonstances exceptionnelles
Initialement prévue pour s’achever en 2020, l’expérimentation avait déjà été prorogée à deux reprises, d’abord jusqu’à fin 2022, puis jusqu’au 31 décembre 2024. Le gouvernement justifie cette nouvelle prolongation par les difficultés rencontrées pour établir un bilan clair de cette initiative.
« Le bilan de l’expérimentation des clubs de jeux reste difficile à établir en 2024. En effet, compte tenu de l’impact de la crise sanitaire sur l’activité de ces établissements au cours des années 2020 et 2021, l’évaluation de l’activité et des recettes fiscales générées par ces clubs de jeux n’est pas significative », explique le texte du projet de loi.
La pandémie de COVID-19 a en effet largement perturbé l’activité des clubs de jeux, rendant les données des premières années d’exploitation peu représentatives.
Un besoin d’évaluation sur des bases solides
Le gouvernement souligne que seules les données des années 2022 et 2023 peuvent être considérées comme représentatives du secteur. « Seules les données de recettes fiscales des années 2022 et 2023 sont représentatives de l’activité du secteur », précise le texte. En raison de ces perturbations, « l’expérimentation n’a donc pas pu être réalisée de manière satisfaisante sur une durée de trois années (…) comme prévu initialement », poursuit-il.
La prolongation de cette période d’essai permettrait ainsi d’obtenir une évaluation plus fiable. L’objectif est d’aboutir à une réforme plus équilibrée du régime fiscal temporaire appliqué aux clubs de jeux. « Une prorogation de l’expérimentation permettrait une évaluation dans des conditions satisfaisantes du régime fiscal temporaire dont bénéficient les clubs de jeux en vue d’adopter une réforme plus équilibrée de cette fiscalité », souligne le gouvernement.
Des clubs de jeux sous conditions strictes
Actuellement, sept clubs de jeux sont en activité dans la capitale, proposant des jeux dits « de table » tels que le poker ou le blackjack. Toutefois, les roulettes et les machines à sous, bien qu’extrêmement populaires et rentables pour les casinos, y sont strictement interdites. Les machines à sous, en particulier, représentent en général jusqu’à 90 % des recettes dans les casinos classiques, selon des données du secteur.
